Qu’est-ce que vous ressentez quand vous devez vous embrasser sur scène ? Est-ce que vous vous donnez des vraies claques ? Vous jouez plutôt des rôles comiques ou tragiques ?
Ces questions récurrentes de spectateurs nous laissent, nous, acteurs, dans l’embarras. Soit nous ne nous posons jamais la question concrètement, soit nous ne pouvons tout simplement pas y répondre. De notre côté, nous avons aussi nos propres questions: Quel est l’humour du public ce soir ? Croit-il tout ce qu’on lui dit, tout ce qu’on lui montre ? Il semble y a voir une grande méconnaissance entre le monde des acteurs et celui des spectateurs. Pourtant les deux parties sont réunies lors d’un spectacle. Aussi Ficus propose de tester ces interrogations au plateau, avec un public. On verra alors la frontière entre comédiens et spectateurs s’effacer pour laisser place à ce qui nous relie tous indifféremment: notre humanité. Ficus est divisé en quinze expériences qui reprennent au plateau certaines interrogations des spectateurs et des acteurs. Ces expériences s’enchaînent par une petite chorégraphie. Si tout est parfaitement orchestré au début, la partition dérape petit à petit. Les acteurs Jeanne, Isaac, Laurent et Juliette ont leurs propres émotions et plus on avance dans la pièce, plus il leur est difficile de rester purement « scientifiques » pour conduire les expériences; ils y mettent inévitablement leurs affects. C’est là où le spectateur est invité à se reconnaître, dans ces moments où l’humanité des acteurs les dépasse. ![]()
|
|
|
|